«Diktat» : le dérapage antigouvernemental du contrôleur SNCF
Quand un contrôleur de la SNCF fait de la «résistance» avec son micro. Dans le TGV Paris-Nice 6175 parti (à l’heure) ce matin du mercredi 8 décembre à 10h07, un des contrôleurs (probablement le chef de bord) prend le micro quelques minutes après le départ et lit les consignes sanitaires.
Il dit : « Conformément au diktat gouvernemental, le port du masque est obligatoire ». Le diktat ? Je suis sûr d’avoir entendu ce mot. Ce n’est pas un diktat. Ce sont des consignes.
L’utilisation du mot « diktat » est un commentaire scandaleux qui n’a pas sa place dans une annonce d’un service public par un de ses agents à l’intention des usagers.
Je pars à la recherche de ce contrôleur que je trouve en train de bavarder à la voiture bar avec deux de ses deux collègues. Évidemment, il nie avoir utilisé le mot « diktat ».
Accompagné d’un autre agent de la SNCF (une femme), je vais interroger des voyageurs de la rame. Beaucoup n’ont pas prêté attention à l’annonce sonore. Mais trois passagers (un homme et deux femmes) confirment que le mot « diktat » a été bien été utilisé dans l’annonce officielle faite dans les hauts-parleurs.
L’agent de la SNCF qui m’accompagne change de ton et me dit que l’utilisation de ce mot était humoristique et que je suis le seul à m’en plaindre.
L’humour ? Rappelons que le mot « diktat » est un terme venant d’un mot allemand (Diktat) signifiant « chose dictée ».
Diktat est, par exemple, le terme utilisé pour qualifier le Traité de Versailles, imposé sans négociation, en 1919, à l’Allemagne, par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale.
Les mesures sanitaires actuelles sont le contraire d’un diktat. Elles ont été prises par un gouvernement démocratique, après consultation et vote d’un Parlement élu au suffrage universel, dans le cadre de la lutte contre une pandémie mondiale.
Il serait utile, sans aller jusqu’à leur demander d’apprendre l’allemand, de rappeler aux agents de la SNCF de respecter la neutralité qui s’impose dans le service public.
Jérôme Godefroy (dans le TGV, le 8 décembre 2021)
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Dernier développement en date : après la publication de ce texte sur les réseaux sociaux et ici même, j’ai reçu une réponse sur Twitter de la SNCF :
J’attends maintenant la suite qui sera donnée à cet incident qui ternit la neutralité indispensable de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. JG